Invitée ce matin sur LCI, Christine Rouzioux a fait le point sur la situation épidémique en France et dans les établissements scolaires. Alors que les contaminations chez les plus jeunes explosent et qu’un nouveau protocole entre en vigueur dans les départements confinés, la virologue et membre de l’Académie de médecine s’est dite « inquiète. »

Des chaînes de contamination dans les écoles

Ces dernières semaines, les cas de Covid-19 n’ont pas cessé d’augmenter, notamment au sein des tranches d’âge les plus jeunes, qui jusqu’ici avaient été relativement épargnées. Ce 26 mars, le gouvernement annonçait 21 183 élèves contaminés, contre 15 484 la semaine d’avant.

Interrogée sur la situation, Christine Rouzioux a évoqué une épidémie « hors-de-contrôle » et un « tracing impossible« . Elle a expliqué que les variants étaient responsables « d’un taux d’infection des petits qui est non-négligeable, y compris en classe élémentaire. »

La virologue estime que la question des écoles est « complexe », précisant que « les enfants font les chaînes de contaminations vers leurs parents » et qu’il est « impossible de demander à des parents de se confiner » ou de confiner leur enfant.

Garder les écoles ouvertes : « de la folie » ?

En parallèle, de nombreuses voix continuent de s’élever pour réclamer la fermeture des écoles, en particulier dans certains départements particulièrement touchés comme la Seine-Saint-Denis. A ce sujet, C. Rouzioux déclare : « On aurait pu au moins avancer les vacances scolaires […] On aurait vu l’impact dans les écoles. Là, on bataille à compter les positifs. »

« Continuer à exposer les enfants et à faire des cycles de circulation du virus, au niveau où on est actuellement, c’est vraiment de la folie »

Pour le gouvernement, l’option d’une fermeture des écoles ne semble toujours pas envisageable, comme le rappelait Gabriel Attal le 17 mars. Seul un nouveau protocole est mis en place ce lundi dans les établissements scolaires des 19 départements confinés. Il prévoit de fermer les classes dès le premier cas positif.

Emmanuel Macron, cependant, confiait ce dimanche 28 mars au JDD que « la fermeture complète des écoles ne saurait être un tabou. »

« Vacciner les personnes exposées »

Dès lors, quelles solutions peuvent freiner la flambée de l’épidémie dans les écoles ? « La question du vaccin des enseignants est pour moi extrêmement importante« , répond Christine Rouzioux. « Si on veut garder l’école, il faut vacciner les personnes exposées. »

Une mesure qui est également demandée par de nombreuses organisations, dont plusieurs syndicats, l’UNESCO et l’UNICEF. La semaine dernière, le président Emmanuel Macron a annoncé que la vaccination des enseignants débuterait mi-avril.

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