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Ecole : l’utilisation des neurosciences interroge des enseignants

Si nombre de professeurs des écoles ne sont pas réticents à utilier les sciences cognitives, peu les considèrent comme une solution miracle.

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Publié le 15 janvier 2018 à 11h09, modifié le 15 janvier 2018 à 17h51

Temps de Lecture 4 min.

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Fillette en classe de maternelle pendant le cours de danse, expression corporelle.

Les neurosciences, une révolution à l’école ? Pas pour Bertrand Picolet, enseignant dans la banlieue lyonnaise, qui a le sentiment d’être « déjà dans le bain ». Si ce professeur des écoles trentenaire conçoit que l’apport des sciences cognitives puisse être une « découverte pour le grand public » – à la faveur de l’inauguration, mercredi 10 janvier, du Conseil scientifique de l’éducation nationale présidé par Stanislas Dehaene, titulaire de la chaire de psychologie cognitive au Collège de France –, lui a le sentiment que « les neurosciences ont déjà trouvé leur place dans bon nombre de classes ».

Dans la sienne – un CM1 –, c’est au quotidien qu’il s’en inspire, raconte-t-il. « Faire travailler les élèves en binômes ou en petits groupes, c’est déjà des neurosciences ; les faire s’autocorriger, les amener à raisonner à partir d’un maximum de supports – cahiers, tableau, outils numériques… -, c’est aussi s’appuyer sur les neurosciences ; repenser l’organisation de la salle de classe, disposer les bureaux en îlots pour favoriser la confrontation cognitive, tout cela relève d’une même démarche », assure-t-il.

Cécile Hémous, qui enseigne en petite section de maternelle en Gironde, n’a pas non plus le sentiment d’une « découverte ». Pas qu’elle s’y soit frottée durant sa formation (« Il y a vingt ans, on ne parlait pas du tout de ce pan de la recherche »), mais parce qu’elle s’est documentée, a compulsé des ouvrages spécialisés… « Porter une attention particulière aux enfants, aux phases de répétition et de mémorisation, penser à les encourager, les motiver, réfléchir au statut de l’erreur… les sciences cognitives viennent légitimer nos pratiques plutôt que bouleverser le métier », dit-elle.

« Réactions défensives »

Se saisir des connaissances sur le fonctionnement du cerveau pour adapter leurs gestes professionnels, leur approche en classe, tous deux y sont « prêts ». Ils ne se reconnaissent pas dans ces « réactions défensives » évoquées par le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, dans un entretien au Figaro lors de l’installation du Conseil scientifique. Mais ils ne nient pas qu’elles existent.

De fait, les réactions du monde enseignant sont plutôt mitigées, disent les syndicats. « Les collègues sont ambivalents, observe Stéphane Crochet, du SE-UNSA. Ils sont intéressés par les progrès de la recherche, mais rejettent l’idée d’une solution miracle qui laisserait croire qu’on peut résoudre d’en haut, de manière hors-sol et injonctive, la difficulté scolaire ». Analyse peu différente du SNUipp-FSU : « On ne nie pas l’apport des neurosciences, mais cela doit passer par une interaction, défend sa secrétaire générale, Francette Popineau : si les enseignants se nourrissent de ces recherches, il faut aussi que ces recherches se nourrissent du terrain. »

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