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Seuls deux lycéens sur dix quittent leur académie après le bac

Une étude de l'Insee, publiée ce mardi, révèle une mobilité encore relativement limitée des jeunes bacheliers pour leur entrée dans l'enseignement supérieur.

Seuls deux lycéens sur dix changent d'académie après le bac et, dans ce cas de figure, seulement un peu plus de la moitié d'entre eux déménagent.
Seuls deux lycéens sur dix changent d'académie après le bac et, dans ce cas de figure, seulement un peu plus de la moitié d'entre eux déménagent. (Ian HANNING/REA)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 9 janv. 2019 à 10:09

Une fois leur bac en poche, les lycéens vont, pour beaucoup, quitter le territoire où ils ont obtenu leur diplôme. La mobilité à l'entrée dans l'enseignement supérieur est assez forte, selon une étude de l'Insee publiée ce mardi. Six bacheliers sur dix poursuivent leurs études ailleurs que dans le territoire (1) où ils ont été lycéens. Mais ils ne sont que deux sur dix à changer d'académie et, dans ce cas de figure, seulement un peu plus de la moitié d'entre eux déménagent. L'étude s'appuie sur des données de 2015.

La première raison de cette mobilité étudiante tient d'abord à l'offre locale : toutes les formations ne sont pas proposées sur tous les territoires. Certaines formations en santé sont « souvent absentes », souligne l'Insee.

Le changement d'académie, très marqué socialement

Sans surprise, les jeunes d'origine défavorisée sont aussi moins mobiles. « Quand les jeunes d'origine défavorisée résident loin des grands pôles universitaires, des contraintes financières plus fortes sont susceptibles de peser sur les choix », relève l'étude qui parle de déménagements ou de navettes quotidiennes parfois « trop coûteux », malgré les bourses sur critères sociaux et les aides financières octroyées.

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« Les différences selon l'origine sociale sont les plus fortes pour les mobilités de plus longue distance avec changement d'académie, qui nécessitent dans six cas sur dix un déménagement », note l'Insee : seuls 19 % des jeunes bacheliers d'origine sociale défavorisée poursuivent leurs études en dehors de leur académie d'origine, contre 26 % parmi les jeunes d'origine sociale très favorisée.

Partir… mais pas trop loin

Ces mobilités sont aussi à relativiser : dans la grande majorité des cas, elles concernent des académies limitrophes, avec des étudiants qui s'orientent vers le grand pôle régional le plus proche de chez eux.

Par ailleurs, les différences géographiques sont importantes : parmi les six plus importants flux au niveau national, cinq concernent des échanges entre académies d'Ile-de-France et avant tout des académies de banlieue (Versailles, Créteil) vers Paris.

Cette mobilité concerne plus de huit étudiants sur dix, contre à peine six sur dix au niveau national. Le nombre de jeunes Parisiens qui quittent Paris intra-muros - où l'offre de formation est importante - pour aller étudier en banlieue, n'est toutefois pas à négliger : « Elles restent dans la moyenne nationale (22 %) et sont orientées vers l'académie de Versailles pour la moitié, et vers Créteil pour un tiers », selon l'Insee. « Cela témoigne de la faiblesse de l'offre [parisienne, NDLR] sur certaines formations, notamment en STS », commente Jérôme Fabre, l'un des auteurs de l'étude.

Des disparités géographiques

L'étude relève aussi des comportements différents selon les académies, liés à l'offre de formation. La moitié d'entre elles - dont Nantes, Toulouse, Bordeaux ou Aix-Marseille - présentent « un profil proche de la moyenne nationale ».

A Rouen ou à Lyon, marqués par la présence de deux grands centres universitaires, les nouveaux bacheliers sont « peu mobiles ». A l'inverse, les bacheliers des académies de Lille, Strasbourg, Nancy-Metz et Rennes sont « particulièrement mobiles », mais ils restent dans leur académie. Tandis qu'à Grenoble et Limoges ils sortent davantage de leur académie (27 % à Grenoble, 30 % à Limoges, contre 22 % au niveau national).

(1) L'Insee parle de « zone d'emploi » pour définir le territoire « vécu », autrement dit dans lequel un étudiant va pouvoir faire un aller-retour dans la journée sans que cela soit trop coûteux.

Marie-Christine Corbier    (@mccorbier)

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